Des cris, des larmes, des soupirs déçus, des angoisses nocturnes face au futur incertain. C’est l’état dans lequel seront quelques Français, dimanche soir, après le résultat de l’élection présidentielle. Les déclarations de quitter le territoire en cas de défaite de son camp ont fusé de part et d’autre.
Beaucoup de Français qui s’exilent ont depuis longtemps trouvé refuge à Bruxelles, préparant ainsi la place pour ceux qui seront à nos portes dès lundi matin.
Petit tour de la ville des adresses qui devraient leur plaire....
Prendre ses quartiers
Comme toute espèce éloignée du nid, il voudra retrouver et de se rapprocher de ses semblables, même s’ils ont fait le déménagement lors d’un précédent quinquennat, faisant de ceux-ci des rivaux politiques. Loin de la mère patrie, tous les candidats à l’immigration sont frères de galères. L’important étant de pouvoir survivre en milieu absurde.Bien qu’en parfait désaccord avec la politique de son pays d’origine, le candidat à l’immigration Français a d’abord des préoccupations basiques : se loger, inscrire les enfants à l’école et se nourrir à proximité.
Afin que la transition se passe de la manière la plus heureuse possible, tout candidat à l’immigration d’origine française voudra donc s’installer dans les plus beaux quartiers de la ville. Cela fait croire aux autochtones que tous les Français sont fortunés et boivent du Champagne dès le petit déjeuner. Las, la réalité est bien plus pragmatique : le Français qui, jusque là, vivait à 6 dans un “F2”, peut à présent s’offrir un logement spacieux pour le tiers du prix.
C’est au moment où il réalise qu’il peut s’offrir un nid douillet que le Français tombe irrémédiablement amoureux de Bruxelles. Il lui faudra alors s’acclimater aux conditions difficiles : ces mots barbares et étrangers (schatteke, friteke, manneke…), ces affirmations étonnantes lui laissant croire que le Belge est passif-agressif, alors qu’il n’est que diplomate (“non peut-être”), ces repas gargantuesques et délicieux, ...
C’est ainsi que l’on retrouve les Français de Bruxelles dans les plus beaux quartiers. Il a ses préférences dans le haut d’Ixelles, autour de la Place du Châtelain et de la rue de l’Abbaye, réputée être celui des galeries d’art, telles que Almine Rech ou Xavier Hufkens, Le Français prend soin de toujours représenter le meilleur de sa Nation, même s’il est en désaccord avec le Chef de son Etat...
Les habitations autour des Etangs d’Ixelles forment une frontière naturelle de la communauté. C’est là que le Bruxellois comprend que, malgré toutes ces querelles présidentielles, le Français garde toujours dans son coeur l’un de ses chefs les plus charismatique : le Général de Gaulle, qui a donné son nom à l’avenue bordant les étangs...
Bien que le Bruxellois a tendance à penser que le Français est par définition forcément arrivé de Paris, de nombreux nouveaux arrivants sont originaires des villes et villages qui, dans un bel ensemble, forment la “France profonde” et sont autant de beaux paysages de cartes postales.
C’est sans doute la proximité avec la nature qui en amène un nombre croissant à Uccle : que ce soit dans les rues autour de la Place Brugmann et de l’avenue Louis Lepoutre ou du côté de la place Guy d’Arezzo et le lieu dit Fort Jaco. Ce dernier est un quartier commercial à un jet de pierre du quartier résidentiel dans lequel est judicieusement situé le Lycée français.
Avoir des convictions ne nourrit pas....
Le Français est une espèce pleine de convictions quant aux affaires de l’Etat. Son installation au coeur d’une des villes de la diplomatie internationale n’est donc pas un simple hasard (en-dehors de l’usage de la langue française). Il se réjouira donc de croiser un Ministre ou un Parlementaire à chaque coin de rue.
Entre les gouvernements fédéraux, régionaux, communautaires et les institutions internationales qui y ont leur siège, cela fait un nombre important de professionnels de la vie politique avec qui discuter, et surtout se perdre dans un dédale d’explications et de conflits de compétences.
C’est attablé qu’il vivra ses plus beaux débats, ses plus passionnantes discussions. Il polémiquera sur tout, à commencer par le choix du restaurant, puisqu’ils’en comptent par milliers.
Au moment où le candidat à l’asile politique Français lit pour la première fois ces quelques lignes, il n’a pas encore connaissance de toutes les adresses de la ville. Dès lors, il sera peut-être convaincu d’essayer l’une des brasseries traditionnelles telles que Le Toucan ou le Macon; ou le plus original Balmoral, un “dinning” américain d’inspiration fifties, qui seront autant de troquets de son nouvel environnement.
Plus près du Parc Tenbosch, il aura de quoi se gausser auprès de ses amis restés au pays, leur vantant les qualités culinaires de deux de ces compatriotes, un Marseillais et un Corse, qui ont ouvert les restaurants En Face de Parachute et Parachute Parc.
Bien sûr, les premières joies de la découverte passées, un manque du pays traversera le coeur et les pensées de notre Français fraîchement débarqué. Il se souviendra de “sa vie d’avant”, quand le Président n’était encore qu’un candidat, où il avait encore le plaisir d’aller “bruncher” chez Ladurée à Paris et qu’il allait ensuite se promener au Bois de Boulogne en famille.
Il tentera de réhabiliter cette habitude en instaurant auprès des siens la réunion chez Gaudron, le dimanche matin, puis la promenade du chien au Bois de la Cambre. Mais la plupart du temps, il n’avouera à personne qu’il se contente de l’un des nombreux Pain Quotidien de la ville...
Inviter à sa table
Le Français qui vient s’installer à Bruxelles est précédé de sa réputation et il se fera un point d’honneur de ne pas décevoir ses hôtes qui l’accueillent dans leur pays à bras ouverts. Il aura pour habitude d’ouvrir régulièrement sa porte et d’inviter des convives à déguster les saveurs françaises...
Las, en se rendant à La Grande épicerie du Fort Jaco il aura une pensée émue pour les Japonais venus de si loin photographier La Grande épicerie du Bon marché, située dans la capitale française....
L’odeur du pays lui chatouillera les narines, au moment où il se ravitaillera en fromage du côté de la rue Vanderkinderen. Il entrera chez Caseus, ou au Fromageon, en fonction de son humeur.
Il cherchera la bouteille de cru, celle de l’année de sa naissance ou de celle de son fils aîné chez 20/Vin et sera le seul à réaliser le jeu de mots basé sur l’homophonie des deux termes, qui échappe complètement à ses amis Belges qui, non contents d’avoir un étrange accent, ajoutent des “t” à la fin du chiffre 20.
Il voudra, certains mercredis, sortir le grand jeu du snobisme avec un air de ne pas y toucher en allant déguster les produits du marché hebdomadaire de la place du Chatelain. Avant d’en repartir, il prendra peut-être une bouteille chez Velu Vin.
L’observateur attentif remarquera, sans doute, que parmi ces Français fraîchement débarqués, certains sont plus pragmatiques ou économes que d’autres, voire même un brin bobo. Ceux-là s’installeront de préférence à Saint-Gilles, autour du quartier du Parvis et se feront une joie de se ravitailler quotidiennement à son Marché.
Le pain au quotidien
Très vite, notre candidat à l’asile politique se félicitera d’avoir choisi Bruxelles pour les plaisirs qu’il peut s’y offrir, agréablement pimentée d’absurdités et colorée d’une certaine forme de surréalisme.
Mais, respectant en cela la plus pure tradition française de la plainte, il répétera avec lancinance et à qui veut encore l’entendre que le pain n’est pas à la hauteur de ses papilles gustatives. Il cherchera dans la ville “la” boulangerie parfaite, parcourera des kilomètres en voiture pour trouver par ses propres moyens cette liste des boulangeries réputées.
Parmi elles, le Saint Aulaye, dont le nom de ce village en Dordogne a été donné par son fondateur, originaire de la région, devrait ravir les plus difficiles.... Les pâtisseries y sont également à l’honneur, tout comme chez son concurrent, belge, situé non loin de là : la Pâtisserie Collignon.
Garder la ligne et se faire de nouveaux amis
Après ces nombreuses occasions de manger et déguster, le Français voudra se détendre et faire du sport dans un environnement convivial et familial, loin des vicissitudes et des stress de sa vie quotidienne.
Que le choix se porte sur le David LLoyd ou sur l’Aspria, la détente avec ou sans les enfants sera au rendez-vous, dans le luxe et la volupté, mais aussi de sport entre salles de fitness, terrains de tennis et piscines ! Il aura l’occasion de rencontrer quelques locaux, Belges de souche : comme ce couple d’Italiens, arrivés dans les années ‘80 (le siècle passé !) afin de travailler auprès des Institutions, ou encore cette épouse espagnole dont le mari travaille à l’Ambassade et qui repartira dans quelques mois, mais le plus souvent, il rencontrera un autre Français, puisqu’ils constituent ensemble la communauté étrangère la plus importante à Bruxelles....
Découvrir Bruxelles et ses spécialités
Bien sûr, le candidat à l’asile politique est tenté de rester aux bordures sud de la ville, au plus près de son pays d’origine. Cela ne lui permet pourtant pas de se rendre compte de toutes les spécialités bruxelloises.
Après la enième ouverture d’un chocolatier, la Place du Grand Sablon a été baptisée “la Place Vendôme du chocolat” par certains magazines et guides.
Cela incitera peut-être ce primo-arrivant à visiter le centre de la ville et à découvrir ses nombreux quartiers tous plus intéressants les uns que les autres.
Le Belge qui aura la volonté d’intégrer au mieux son nouvel ami français n’aura de cesse de lui répéter qu’il n’est pas bon pour lui de rester “en banlieue” et que de délicieuses bières sont à découvrir dans l’un des nombreux cafés du centre.
Il le guidera aussi dans le choix de la meilleure friterie, et le Français, qui aura cru un instant avoir trouvé un havre de paix, un pays où les gens ne se querellent pas pour des broutilles politiques, découvrira qu’ils ont d’autres sujets de discorde, bien plus importants, tel que le nom de la meilleure friterie de la ville....
Photo © artsfactory, hooox, F.Monet, littlemissredhead
A lire également
Tapis de cuisine : 3 choses à savoir sur cette tendance !
Poser un tapis dans sa cuisine ? Oui, c’est une tendance qui n’est pas toute récente mais qui perdure et qui apporte de nombreux avantages : outre son aspect chaleureux, vous apprécierez également cette protection bienvenue à l’égard de votre sol, son esthétisme et… sa capacité à limiter les incidents domestiques !
Vous avez un CODE concours ? Participez ici !
Le spécialiste du bien dormir
Nous le savons, le sommeil joue un rôle important dans notre vie, notre bien-être physique et psychique.
Tapis d’Orient : la grande tendance de cet automne ! Pourquoi ?
Instagram et Pinterest commencent doucement mais sûrement, à être envahis de photos de salons présentant un tapis d’Orient. Pourquoi donc ce style et pas un autre ?
Trois commerces historiques de Mons
L'été nous amène aujourd'hui à Mons. Marquée par l’histoire et riche d’un patrimoine architectural et culturel important, la cité du Doudou est aussi le paradis des bonnes affaires. Voilà pourquoi nous avons décidé de mettre trois commerces emblématiques de la ville à l'honneur. Suivez le guide.
Vos clients sont à portée de main
Soyez accessible !
Elargissez votre communauté
Maximisez votre impact en combinant vos différents canaux de communication !
Quelles sont vos actions du moment ?
Attirez plus de clients !
Démarquez-vous de vos concurrents
Expliquez ce qui vous rend unique !
Suscitez des réactions
Activez votre communauté !