D'un côté il y a le rond-Point Schuman, centre névralgique des Institutions européennes qui créent une ville dans la ville. De l'autre, la place Jourdan, qui attire les gourmands, qu'ils aient envie de frites ou de plats plus raffinés. Entre les deux, une artère, « entre Schuman et Jourdan » qui semble un peu triste. Pourtant, la rue Froissart ne manque pas de petites adresses sympathiques.
Pour une sortie, il est vrai que les terrasses du quartier Jourdan sont agréables et il est même possible de faire du shopping dans le piétonnier de la petite Chaussée de Wavre. Les jours de beau temps, c'est au Parc Léopold que l'on déguste ses frites à la Maison Antoine, qui a toujours une bonne place au palmarès des nombreuses bonnes friteries de la ville.
Pour travailler, Eurocrates, journalistes, stagiaires ou lobbyistes se bousculent à Schuman. C'est là que l'on trouve le Berlaymont, immeuble-monument, reconnu à travers le monde comme symbole de l'UE.
Tournons donc résolument le dos au Berlaymont. Lorsque l'on s'engage dans la rue Froissart, le côté pair est investi par des buildings fonctionnels : le Conseil européen, la représentation permanente de l'Irlande auprès de l'Union européenne ou encore la Clinique du Parc Léopold et le Centre de conférences Borschette.
C'est le côté impair qui nous intéresse : premier arrêt à l'Euro Bookshop. Les réalités européennes sont omniprésentes, mais nous sommes encore en haut de la rue ! Pour tous ceux qui rêvent de passer un concours afin de devenir fonctionnaire européen, c'est la boutique où se procurer les livres d'études et tout autre ouvrage de référence sur la question. L'offre de presse internationale est également importante.
Vu la vocation du quartier et ses très nombreux bureaux, une préoccupation quotidienne est de manger sur l'heure de midi des plats chauds à des prix démocratiques. La sandwicherie Tartine et moi et pâtes et vous ou la paninoteca Parioli avec un plat du jour à 10€ ou un petit-déjeuner à 4,5€ sont bien entendu investies par un grand nombre de travailleurs.
Un peu plus bas, sur le côté opposé, c'est la chaîne de snacks Exki qui a trouvé une place de choix avec ses deux étages lumineux et spacieux et sa nourriture simple et saine.
Cependant tout cela reste encore fort lié aux activités du secteur... Continuons notre descente de la rue Froissart.
Avec Arté et ses jolies fleurs, c'est un peu de nature et de couleurs qui s'infiltre au milieu de ces immeubles gris...
L'oeil du passant est attiré par les habitations : de jolies maisons de maître, typiquement bruxelloises. Il y a de la vie dans la rue Froissart !
Il y a également des agences immobilières qui proposent tant des biens à la vente qu'en location, parfois meublés. C'est Otimmo, Nadimmo et Best House International. A noter que cette dernière agence accueille en plusieurs langues, ce qui est courant, y compris en japonais !
Les traces de la communauté internationale sont encore présentes avec Périple, mais avec un goût d'ailleurs, comme l'indique le nom de ce centre de littérature héllenique.
Au carrefour de la rue Belliard, on regarde à gauche puis à droite... Pour les automibilistes, cette artère, autrefois magnifique, se résume à son tunnel qui permet d'atteindre rapidement le centre de la ville. Pour le piéton, l'architecture bourgeoise des quelques immeubles encore présents, dans des états variables, rappelle un autre temps.
La Papeterie du Parc Léopold, qui a ouvert en 1934 dans la rue, avant de se retrouver, à partir des années 60, aux coins des rues Belliard et Froissart, est un témoin des changements importants qu'a subi cette zone de la ville.
La clientèle des débuts, essentiellement composée des familles qui vivaient là à l'époque, à laissé la place aujourd'hui aux employés et autres agents des administrations européennes. Les affaires se portent relativement bien, l'affaire est reprise aujourd'hui par la troisième génération des membres de cette famille !
En face, c'est le coin des plaisirs sucrés à la chaîne, avec la boulangerie pâtisserie Paul et Léonidas.
Plus on se rapproche de la Place Jourdan, plus les restaurants de la rue Froissart se font cosy et invitent à manger avec plus de confort.
Bois Savanes in Town, est un restaurant de cuisine thaï au décor très chaleureux, qui fait rapidement oublier l'activité frénétique des alentours et les nombreuses réunions qui s'y tiennent.
La Table d'Arthur avec son décor frais et moderne est à ne pas rater, surtout les jours de beau temps, pour sa terrasse spacieuse. La cuisine y est un voyage entre tradition culinaire française et saveurs d'ailleurs...
A quelques pas de là, c'est Music Corner qui attend le mélomane gourmand : un piano bar aux multiples avantages. Il s'agit d'un restau-bar bio, nouvelle qui devrait réjouir les papilles de ceux qui sont attentifs à leur alimentation.
En soirée, la présence du piano donne une ambiance jazzy au lieu, où l'on peut déguster, entre autres trésors, une bière ou un vin (tous bio), avec quelques tapas offerts. C'est l'une des belles adresses de cette rue, où passer un agréable moment, surtout les soirs de concert.
Avant d'arriver sur la place Jourdan, un dernier arrêt s'impose à la bouquinerie Thomas. C'est ici que celui qui sait prendre son temps dénichera l'un ou l'autre trésor de papier. Le calme et la passion pour la lecture règnent entre ces murs. Malgré l'avènement des technologies, cette passion reste partagée par un grand nombre de personnes, toujours à la recherche d'un livre plus ou moins ancien.
D'ailleurs, la bouquinerie s'agrandit et ouvrira également le samedi, à partir de ce printemps.
Cette nouvelle devrait peut-être convaincre les sceptiques que la rue Froissart reprend vie en-dehors des heures de bureau !
Photo Cover : Wikipedia - Mehcer
Yamina El Atlassi