Les quartiers avoisinants la Bourse et l’Eglise Sainte Catherine regorgent d’artères toutes plus intéressantes les unes que les autres. Certaines d’entre elles sont très connues, voire devenues des classiques incontournables, d’autres deviennent le quartier général des plus branchés ou des amateurs de gastronomie. La rue de Flandre réunit à elle seule de nombreuses qualités qui la rendent de plus en plus incontournable...
Arrivé rue de Flandre, on peut lire sur la plaque que la dénomination en néerlandais est “Vlaamsesteenweg” (littéralement : chaussé flamande). Bien souvent, face à de telles divergeances (parfois bien plus flagrantes), il est répandu de les expliquer par des “erreurs de traduction”.
Mais est-il réellement censé de penser qu’un traducteur puisse faire des erreurs aussi grossières et que personne n’ait l’idée de les corriger ? C’est Roel Jacobs, qui, lors d’une conférence donnée à Visit Brussels sur l’Histoire de notre ville, nous donne une explication plus plausible et source de bien plus d’émerveillement.
Selon lui, les disparités de traduction proviennent simplement du fait que les noms des rues ne sont pas toujours données simultanément dans les deux langues, ajoutant que cela nous donne l’opportunité de pouvoir lire des pages d’époques différentes de notre histoire...
Et que nous indique la “chaussé flamande” sur l’histoire de la rue de Flandre ? Rien de moins que l’importance qu’avait cette artère par le passé : source de commerce intense entre le port du Bruxelles et la Flandre, c’était la principale rue commerçante de la ville, si bien, qu’elle est la première à avoir bénéficié de pavés !
Sans refaire l’historique de la rue depuis, les siècles suivants ont vu son influence peu à peu diminuer, et jusqu’au récent renouveau de la rue ces dernières années, elle était, par le passé, synonyme de grissaille...
C’est bien souvent la place Saint-Géry et son abondante offre de cafés qui semble immanquable pour le verre du soir... mais pourquoi ne pas changer d’habitudes et se rendre Daringman ? Certains soirs, il y a même des concerts “Chez Martine”, la salle du premier étage !
Le Roskam, avec ses DJ set et ses concerts jazzy du dimanche soir, est également une alternative sympatique. Pour tous ceux qui cherchent un lieu ou boire une bière et où discuter des heures entières en oubliant l’heure, ce sont là deux cafés incoutournables !
La cuisine belge est à l’honneur, cette année, grâce à Brusselicious ! Mais beaucoup d’amateurs n’ont pas attendu l’année de la gastronomie pour en profiter. C’est ainsi que le nom du Pré Salé, restaurant belge, s’échange de bouche à oreille depuis bien longtemps ! Le cadre tout en carrelages ne devrait pas surprendre ceux qui savent que c’est dans une ancienne friterie que le restaurant est installé.
Toujours au rayon des éloges et de la transformation d’un lieu : les amateurs d’abats, eux, ne tarissent pas d’éloges sur Viva M ’ Boma, juste en face, qui est judicieusement installé dans une ancienne triperie. Au menu un peu de tout, mais pas de déception !
Beaucoup d’entre nous sont d’origine étrangère... Dans ce cas, les plats “bien de chez nous” sont parfois espagnols, italiens, bretons ou même malgaches !
A La Iberica, on se retrouve dans une atmosphère “typique”, “authentique”, c’est un “petit coin de Catalogne”, nous disent les commentaires...
A la crêperie Le Crachin, c’est “le vrai goût de la Bretagne” qui nous attend, on y trouve des crêpes “au dessus de la moyenne de tout ce que vous pourrez trouver en Bretagne” au risque de voir débarquer des Bretons déçus par l’offre dans leur région ! En tout cas, il s’agit certainement de “la seule place valable”, ou presque, pour déguster ces spécialités, toujours selon les utilisateurs de CityPlug, ce qui nous paraît plus plausible !
Cadre typique d’une autre région de la France au Domaine de Lintillac, qui propose une cuisine du sud-Ouest, mais les commentaires sont moins dithyrambiques à ce sujet, tout comme ceux concernant la brasserie le Royal, bien que les décorations des deux établissements semblent être appréciés.
L’Italie a une bonne place aussi, rue de Flandre avec le restaurant IPrimi Piatti, qui est pour Alma “un des meilleurs restaurants italiens de Bruxelles” !
Pour ceux en mal d’exotisme, il y a même un restaurant malgache : le Madagasikara, le seul de tout Bruxelles à proposer cette cuisine.
Et pout ceux qui veulent manger comme à New-York, c’est Au Pays des Merveilleset ses bagels qui s’imposent !
La rue de Flandre surprend également par son offre impressionnante de boutiques. Les amateurs d’appareils photos argentiques connaissent bien les magasins situés rue du Midi, mais n’oublient pas de faire un passage par Foto Guy également, qui donnera de judicieux conseils.
Pour la déco, un brin vintage, c’est dans l’adorable boutique Mouche que l’on se rendra pour faire son choix,
Les vêtements de créateurs sont aussi à l’honneur que ce soit chez Hüsniye Kardas ou encore chez Ménage à deux, le concept store hyper branché et qui organise régulièrement des événements afin de mettre un créateur à l’honneur.
Dans un autre genre, on peut même se choisir une robe de mariée Au Louvre, acheter un frigo chez Velgon ou réparer son vélo chez Cyclo !
Gràce à l’initiative régionale “Open Soon”, beaucoup d’autres projets sont encore à découvrir dans la rue !
Ce qui donne, sans aucun doute, à la rue de Flandre son véritable éclat, c’est la place qui est laissé à l’art sous diverses formes. Citons la présence de plusieurs galeries d’art, comme la Jonas Gallery, La Ruelle et même le salon de Coiffure Bruno, qui fera peut-être de vos cheveux sa prochaine oeuvre, mais où l’on peut admirer le travail des artistes qui y exposent régulièrement.
Mais surtout la présence dans la rue d’un haut lieu de la culture : La Bellone, Maison de spectacle. La programmation nous offre la chance de découvrir de nombreuses performances artistiques de très bonne qualité.
Enfin, avec sa cour intérieure couverte et l’un de ses murs qui n’est autre qu’une façade baroque du 17ème siècle, la Bellone est sans aucun doute l’une des plus belle salle de Bruxelles et vaut, à elle seule, largement le détour.
Yamina El Atlassi